Le dur réveil !
Entre léger stress et excitation on m’avait dit que je n’allais pas dormir beaucoup. Mais bon j’avoue que pour démarrer mon premier triathlon XXL j’aurais aimé dormir un peu plus que 1h. Mais bon tant pis on y est enfin, on dormira ce soir !
Après une omelette et un petit gâteau maison, c’est un peu vaseux que je rejoins le départ aux alentours de 4h.
Je suis confiant sur ma préparation et mon plan de course millimétré (temps, alimentation, hydratation, puissance, cardio …) !
Allez c’est parti pour une très longue journée !
Le départ de la natation … de nuit 6h00
Le coucher de lune à l’horizon aura réussi à m’apaiser avant de prendre le départ de la partie la moins plaisante pour moi. Je ne suis déjà pas très à l’aise au milieu de 1200 triathlètes qui pataugent mais si on rajoute la nuit et les algues j’avoue que j’ai hâte de passer cette première étape !
Le départ est lancé, je suis en 3ème ligne bien décidé à faire un léger effort au départ et éviter les embouteillages. Probablement pas encore assez réveillé je me fais un peu nager dessus et je laisse finalement passer pas mal de monde surtout quand je me retrouve englué dans ces foutues algues ! Personne n’a pensé à passer la tondeuse ?!! Bon tant pis c’est pareil pour tout le monde, je finis par trouver mon rythme et je m’efforce à aller droit et si possible draffter un peu dans les pieds. Force est de constater qu’il me reste encore un peu de boulot pour jouer au mieux avec les éléments naturels et les autres nageurs mais après 2 ou 3 km je commence à mieux me situer et visualiser les alentours … mieux vaut tard que jamais c’est déjà ça de pris pour la prochaine course.
Transition 1 – 7h02 – 121ème
Assez content de ma natation, je n’ai pas laissé trop de forces et le chrono est correct. La journée est encore longue, la tête tourne un peu en attrapant la caisse avec mes affaire de vélo. Transition express en buvant et mangeant un peu quand même…la journée ne fait que commencer !
Après un bon départ la chute !
J’enfourche mon vélo est c’est parti pour les 185km. Je suis excité à l’idée de pédaler 6h30 – 7h dans un cadre magnifique rendu encore plus beau par le lever de soleil. Je gère ma première montée en surveillant de près mon cardio, c’est pas le moment de s’emballer. Les jambes sont là c’est un régal et j’ai déjà 5 minutes sur mes prévisions en haut de la première côte sans avoir forcé.
Dès la première pente un peu raide je met tout à gauche et là ma chaîne saute ! Mince qu’est ce qui se passe. Je joue avec mes changements de vitesses mais le constat est sans appel … la chaîne saute dès que je suis sur les 3 derniers pignons ! C’est bien le jour, après la première montée et une légère descente se dresse un petit mur bien raide, je tente donc de remettre l’avant dernier pignon … et pas de miracle ça saute !! Je m’énerve et peste à haute voix, l’athlète à côté se moque de moi, merci j’avais bien besoin de ça pour me calmer. Comment je vais monter l’Izoard, le mur de Pallon avec 23 dents ? En force ? Je dois m’arrêter et regarder ? Bref les questions fusent et je regarde avec inquiétude mon dérailleur ! Allez tant pis pour l’instant c’est de la descente alors on y va et on verra plus tard ! Sauf qu’au kilomètre suivant alors que je suis lancé à 70km/h je rate mon virage et je prend la décision (bonne ou mauvaise ?!) de me déporter dans le fossé. Sauf qu’il y a un trou de 50cm … cette fois c’est sur je vais goûter le bitume! À terre sur la chaussée et le vélo sur moi et avec mon pied gauche encore clipsé à la pédale. Première mission décaler (dans ma position c’était pas simple) et me relever. J’ai mal aux mains, le bras saigne et j’ai la fesse en feu mais au final je me dis que ça va !! Le vélo est en un seul morceau mais je dois remettre la chaîne … je me dis qu’on sait jamais, ça a peut être remis mon dérailleur en place. Je ne prend pas le temps pour plus de questions et je repars … encore plus énervé, avec les jambes coupées et la peur au ventre pour cette fin de descente. Je cris pour extérioriser et essayer de me calmer. La journée est encore longue et le mental est passé du mode chrono / gestion des paramètres (cardio, alimentation ..) au mode « si je finis ce sera bien » !
Col de l’Izoard – 11h04 – 81ème
La vallée et la montée de l’Izoard ne sont pas aussi plaisants que je l’avais imaginé. Les jambes ne répondent qu’à moitié et je perds du temps sur mes prévisions !
Je m’accroche à l’idée que quand j’aurais pris mon sandwich à l’Izoard et récupéré dans la descente à Briançon la machine va repartir. Je lutte donc du mieux que je peux et attrape mon ravito perso avec mon journal l’Équipe pour la descente. Pas le temps de lire, j’essaye de faire quelques bons virages au départ pour me remettre en confiance, ça tourne pas trop mal et je me lance donc à pleine vitesse jusqu’à Briançon. À partir de là comme prévu la machine est repartie et je lutte avec plus de vigueur face au vent avec un ou deux larons bien calés dans ma roue !! L’arbitre arrive et leur met un simple avertissement, c’est bien gentil mais tant pis je fais ma course et me fiche des autres.
Arrive le redoutable mur de Pallon que je monte en force et derrière je continue sur ma lancée jusqu’à la montée de Chalvet où je reprends quelques places. Des visages familiers sont là pour m’encourager au pied de la côte et je peux brièvement partager mes déboires ce qui fait du bien au mental. La monté qui à priori pose quelques problèmes aux athlètes un peu entamés n’est qu’une formalité. Descente prudente c’est pas le moment de tomber !
Mon premier marathon – 14h02 – 76ème
Bien content de mettre les baskets et de changer de sport même si je sais que ça va être long. Les jambes fonctionnent à merveille malgré une légère douleur à la fesse qui ne me gêne quasiment pas. Je pars sur ma base définie du premier tour 4’45 » au kilomètre, j’ai l’impression de faire un footing tout va bien !
Une fois de plus j’ai tout prévu sur les allures mais surtout sur le ravitaillement, une ceinture avec une pâte de fruit et une fiole de 500ml que je vais changer à chacun des 3 tours. Sauf que j’avais testé la ceinture avec un short et ça allait plutôt bien. Là sur la trifonction ça ballote, bon tant pis je vais porter ma fiole à la main .. ho et puis non ça me soule je la jette on verra au ravito. Grosse erreur je pense, je bois et mange ce que je peux au ravito mais ce n’est probablement pas suffisant pour mes 60g de glucides par heure. J’aborde le 2ème tour et je galère a récupérer mon ravito car je ne trouve pas mon sac (ces caisses c’est vraiment pas pratique !). Les jambes ne vont pas trop mal mais je commence à avoir un peu plus de mal à tenir l’allure. Je découpe le parcours en plusieurs partie : le bord de lac, la montée, le village, les encouragements de mes supporters etc. . Cela m’aide grandement à ne pas trop penser à la suite. Car oui à la fin de ce 2ème tour les jambes sont lourdes et je sais que le mental va commencer à rentrer en ligne de compte. Interdit de marcher !!! Je ne cours pas très vite mais alors que les autres commencent à prendre de longues pauses au ravito et à marcher, je cours !
Embrunman finisher – 70ème en 11h57
Le mental m’aura porté jusqu’à la ligne et c’est avec émotion que je parcours la dernière ligne droite. Pour une première le bilan est plutôt satisfaisant surtout vu comme la journée avait commencé. Je suis Embrunman !!!!
Un grand merci à tous ceux qui m’ont supporté avant pendant et après la course. Maintenant il va falloir définir le ou les objectifs 2020 !!! J’ai déjà quelques idées ….
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Karin,
Merci pour votre récit.
C'est important de pouvoir lire les commentaires des athlètes pour ceux qui préparent.
Je ne suis que supportrice mais je sais que les encouragements font tjs plaisir.
Bonne récup.
Triathlon from ZERO to HERO,
Oui en effet merci.
Je vais aller travailler ma récup. en vacance ;)